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Max Van Der Oetelaar @unsplash.com

Changer le monde grâce au Coronavirus

Hello !

L’article de la semaine arrive avec du retard, j’ai besoin d’adaptation avec le Corona, mes activités sont chamboulées et leur déroulé a bien changé : toutes mes confuses… ! Il m’a fallu plus de temps pour le déclic de celui-ci, et je suis certaine qu’au vu du contexte actuel, tu y trouveras du grain à moudre. Même si au départ, tu t’es sans doute dit : « Changer le monde grâce au coronavirus ? Elle a craqué Sophie ou bien ? »

Max Van Der Oetelaar @unsplash.com

Alors je commence par quelques précautions : la période actuelle est extrêmement rude pour bon nombre d’entreprises, pour les entrepreneurs, les freelances… J’en parlais la semaine dernière déjà car j’en fréquente pas mal, et à travers cet article je ne me réjouis pas du tout des difficultés financières, familiales, etc. que vont subir énormément de personnes dans les mois à venir. Clairement, cette situation est inédite et nous allons devoir, chacun.e, faire preuve de résilience.

Oui, j’appelle de mes vœux un changement de fond, profond sur notre façon d’être, d’agir, de faire du business.

Oui, le coronavirus est l’occasion d’en prendre conscience et de mettre en place du changement.

Oui, la crise sanitaire actuelle est indéniablement moins grave que l’urgence climatique et la 6° extinction de masse.

Non, pour autant je ne dis pas « bien fait » aux humains et je ne me réjouis pas des faillites qui vont avoir lieu. Je compte évidemment sur ton intelligence pour savoir saisir la nuance de mon propos.

Et si ce que je te raconte te titille le commentaire, viens le faire sur Instagram ! je serai ravie d’échanger avec toi et d’avoir un débat constructif sur ce sujet.

 

Changer le monde grâce au Corona, pourquoi et comment ? C’est parti !

Amy Treasure, @unsplash.com

#1 CHANGER : ses habitudes d’achat, faire du favoritisme

Le coronavirus pose la question de la résilience agricole et de l'auto-suffisance alimentaire du pays. Et c'est un sujet bien sérieux: tu as sans doute remarqué (j'espère!) que les rayons de supermarché sont bourré d'aliments qui viennent de l'autre bout du monde. Qu'ils sont bourrés d'aliments qui n'ont rien à faire, frais, dans nos rayonnages à cette période de l'année. Faire des choix de consommation responsable, c'est aussi faire du patriotisme économique, à travers le made in France (ça m'amuse quand même que la formule d'usage soit in English ;-) )

Alors quand tu vas faire tes courses, penses-y ! Favorise ceux qui produisent sur le territoire et ce qui est produit proche de chez toi. Au cas où il soit nécessaire de le mentionner, le patriotisme économique n’est pas un gros mot et ne devrait pas renvoyer à des notions d’extrême droite, comme à chaque fois qu’on évoque une préférence nationale. Il s’agit de favoriser un modèle économique qui permette la suffisance et l’autonomie du pays pour ne pas dépendre des importations. La crise sanitaire nous prouve bien à quel point c'est dangereux.

De plus, favoriser le local et le made in France, c’est bon à tous les niveaux : pour l’économie du pays, pour les agriculteurs locaux, et pour la planète. Avec cette simple résolution d’acheter français, fini les fruits qui viennent de l’autre bout de la Terre : réduction directe des émissions de CO2. En achetant tes fruits et tes légumes origine France, tu respectes mieux la saisonnalité. Fini les tomates du Maroc en janvier et les fraises d’Espagne dès février. Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : les tomates et le concombre en hiver, c’est une aberration écologique. Et même ceux qui sont brandés "Agriculture Bio" emballés dans du plastique: (grrr). Le net regorge de tableaux qui te donnent les légumes dispo par saison ou mois par mois, tu peux te renseigner aisément. En supermarché, suivre les indications d’origine te permettra de savoir si c’est de saison ou non : tu ne verras pas apparaître de tomate française en rayon avant le mois de mai (et encore c’est tôt, car les tomates ça commence plutôt en juin)

Tj Holowaychuk @unsplash.com

#2 CHANGER & donner du temps à une asso

De même que les #fridaysforclimate sont passé à la manifestation numérique, tu peux agir de derrière ton écran ! Je t’ai déjà parlé ici de l’association Etats Sauvages : les bénévoles ne s’arrêtent pas avec le coronavirus et l’asso a plus que jamais besoin de personnes motivées. Profite du temps du confinement pour renforcer ses rangs. Même si ton engagement ne dure que le temps du confinement, ton action sera bienvenue et fort utile !

Pour te renseigner, c'est ici.

Dans un article précédent, je dressais la liste des actions possibles pour agir en faveur du climat. Il y a quelques semaines, Etats Sauvages a lancé un crowdfunding pour acheter une forêt en France dans le but d’en faire un espace protégé et en libre évolution. Sans bouger de chez toi, tu peux soutenir ce projet en participant à cet achat : même les petites sommes sont bienvenues, car c’est le total des petites sommes qui fera la différence. Alors, qu’attends-tu ?

Sean Kong @unsplash.com

 #3 CHANGER & favoriser des acteurs locaux, l’artisanat

Au-delà de tes achats de nourriture voici un exemple moins "grande conso" comme on dit dans le métier. Le coronavirus nous montre l’importance de la localisation de nos achats. 2 exemples tout simples : la pénurie de masques chirurgicaux vient du fait que le business reposait sur des importations chinoises et que seulement 4 entreprises en fabriquent en France. Aujourd’hui, ces 4 entreprises sont submergées et sur elles reposent énormément de pression pour la production. Autre exemple ; à ton avis, sur qui reposent les approvisionnements extérieurs comme la fabrication de médicaments comme le paracétamol, la pénicilline et l’ibuprofène ? Eh oui, ils sont majoritairement fabriqués en Asie, et en Chine en particulier. Entre le fait que l’économie chinoise se soit arrêtée un temps et qu’ils ont arrêté d’exporter quand eux-mêmes ont commencé à manquer, les répercussions chez nous ne se font pas attendre.

Difficile de tracer certains achats, mais il y en a, comme pour les loisirs, qui sont facilement identifiables. Voici quelques exemples issus de mon entourage, d’artistes et d’artisans qui fabriquent en France. Au-delà des métiers de service qui, forcément, produisent en France, tu connais sans doute des artisans près de chez toi (cordonnier, tapissier, boulanger...) ou  dans ton entourage. Fais-les travailler! 

Je te présente 4 personnes qui me sont chères, pleines de talent, et qui font tout pour vivre de leur artisanat et de leur passion:

Claire, ma soeur adorée <3 avec Ben, ils tiennent l’atelier Gastipot à Courchevel. Tu peux suivre leur travail et leurs productions sur Facebook et Instagram

Roxana, ma très chère amie, a fondé TricotStory. Elle y propose des modèle adulte-enfant coordonnés pour s'habiller, habiller ses proches en tricotant du lien et créer des histoires qui durent. Si tu as toujours voulu te mettre au tricot, le confinement c'est on ne peut plus le bon moment! Il y a des patrons tous niveaux et Roxana t'accompagne dans ta réalisation.

Estelle, ma talentueuse amie d'enfance, a fondé il y a quelques années Couture Vagabonde. Elle vit de son artisanat dans le sud de la France et propose  beaucoup de projets autour du zéro déchet et de la consommation durable avec de la créativité, de la couleur, et beaucoup de passion dans son travail.

François, le padre, entrepreneur, modèle de taille et autodidacte de folie. Installé depuis 1995 (old school!)  en tant que vigneron indépendant, François travaille la terre avec passion pour des produits locaux de pure qualité. Le confinement n'est pas une raison pour boire de la piquette et se laisser aller (nomého). Tu peux donc découvrir le Domaine de la Croix Ronde et profiter d'une escapade (virtuelle) dans la Haute Vallée de l'Orb.

J’ai à cœur d’acheter à des artisans et des petits producteurs car je crois dur comme fer que la meilleure façon de soutenir un artiste ou un artisan, c’est de lui acheter une pièce. Et encore plus si c’est un.e ami.e. Si je crois en son projet, je ne lui demande pas gratuitement. Je me répète mais l’argent, c’est du pouvoir. Autant que mes achats donnent du pouvoir à ceux qui reçoivent mon argent.

Free to use sound @unsplash.com

#4 CHANGER : découvre de nouvelles approches de soin !

Héhé, ici c’est l’étudiante en shiatsu qui te parle. Plus que jamais il est important de prendre soin de sa santé. Ici, les médecines qu’on appelle « préventives » ont tout leur sens. Tu ne dois sortir de chez toi qu’en cas de nécessité, ne tombe pas malade par négligence ! Il te sera difficile de bénéficier d’un soin de shiatsu ou d’une autre pratique (sauf si ton conjoint est praticien.ne), alors profite en pour faire des exercices seul.e : le do in (auto massage) est une excellente manière de continuer à faire circuler l’énergie et à éviter les blessures inutiles. Tu trouveras beaucoup de vidéos sur le net, je peux te conseiller celle-ci car elle est très proche de ma propre préparation lorsque je vais masser:

Un programme idéal (et peu chronophage) est de commencer avec cette vidéo puis de faire une série d’étirements, en partant de la tête et en terminant par le bas du corps. Cet ordre te permettra de ne rien oublier.

Profite de ce temps qui t’est accordé pendant le confinement pour mettre en place une routine. 30minutes d’étirements dans ta journée te seront très bénéfiques ! Je n’en ai pas parlé ici, mais la méditation est un excellent pilier également !

Certains exercices de do in peuvent se faire à deux et les enfants y prennent beaucoup de plaisir aussi et ça peut finir en franche rigolade. Ce n’est pas parce que c’est du massage que c’est toujours sérieux 😉

Ma routine (durée variable)

  • Méditation
  • Echauffement Do In
  • Etirements : je fais les étirements des méridiens qu’on pratique en iokai shiatsu, mais aussi les étirements tirés du livre Méthode de Musculation d’Olivier Lafay qui sont très bien détaillés (le bouquin existe version homme et version femme)
Masaaki Komori @unsplas.com

#5 CHANGER : prendre le temps de se poser les bonnes questions

Un peu plus théorique, cette période de confinement est l’occasion de faire un peu d’introspection et te de demander si tu es bien là où tu le souhaites, en prenant en compte les facettes de ta vie. J'en parle ici car il est important que chacun prenne consciece du rôle qu'il a à jouer dans la transformation du monde. Que tu voies ou non le coronavirus comme un signe lié à la collpsologie, il est indéniable qu'il remet en question notre société et notre business dans les directions qu'ils ont pris ces dernières décennies. Ainsi, pour changer le monde, change ton monde. Je t'invite à t'interroger sincèrement sur ce que tu attends de la vie. L'urgence sanitaire nous rappelle qu'elle est fragile et qu'un tout petit virus, invisible à l'oeil nu, peut faire de gros dégâts. Et à nouveau, cette réflexion est tout, sauf futile!

  • Comment évalues-tu ta vie professionnelle (sur une échelle de 1 à 10 par exemple), ta vie personnelle, l’équilibre entre les deux, tes amitiés, ta santé, tes finances.. ?
  • Comment te vois-tu d’ici la fin de l’année ? fait 2 scénarii : un scénario probable, et un scénario idéal
  • Comment te vois-tu idéalement dans 5 ans ? (tu peux faire l’exercice sur papier, c’est pour toi, c’est secret. Tu peux te lâcher, tout est permis)
  • Y a-t-il un décalage entre ces deux visions ? Toi d’ici la fin de l’année et toi dans 5 ans ? Si oui, d’où vient le décalage ?
  • Que peux-tu mettre en place pour atteindre cette vision qui t’anime, ce scénario idéal dans 5 ans ?

Tu peux trouver de bons outils de travail, de réflexion et du coaching auprès de Laura Besson

Par exemple, dans mon cas : je suis focalisée sur l’autonomie et l’indépendance. Je souhaite un mode de vie qui me permette un minimum d’auto-suffisance alimentaire, un boulot qui ait du sens et qui me donne l’impression de changer le monde à ma hauteur, d’avoir un impact positif. J’ai besoin d’un équilibre vie pro / vie perso qui m’est propre. Je suis adepte du DIY et j’essaye de faire un maximum de choses moi-même, de mes fringues à la nourriture. Enfin, j’avais le projet de longue date de rénover une maison (je souhaite rénover une maison plutôt que de faire construire car c’est écologiquement plus cohérent et j’aime les vieux cailloux) 😉

Cette vison, je la mets en place petit à petit et certaines facettes vont prendre des années. Peu importe car c’est ce qui m’amuse et me motive, c’est le chemin qui compte ici ! Qu’est-ce que j’ai mis en place ?

Le plus grand pas, ça a été de déménager à la campagne il y a un an. C’était la clef de départ pour avoir un cadre qui me permette d’atteindre une meilleure autonomie : rénovation d’une maison de manière écologique, terrain qui permette un potager (on essaye la méthode Soltner) et enfin quitter Paris, même si j’y vais pour le travail (sauf en ce moment à cause du Corona, of course)

Professionnellement, c’est un gros challenge aussi : je termine ma formation de praticienne de shiatsu et je quitte actuellement mon boulot salarié (et bien payé) pour me lancer à mon compte dans l’accompagnement des entreprises à des pratiques vertueuses. On ne parle pas ici d’une petite prise de risque !

Seulement, je suis animée par ma vision, je sais où je vais et ce qu’il me faut pour être heureuse et j’y vais. Clairement il y aura des moments inconfortables (et je ne parle pas de passer l’hiver à 13° dans une maison pas chauffée quand tu emménages en décembre) : financièrement, amoureusement, professionnellement… Ce sont tous les pans de ma vie que touche cette petite révolution personnelle vers mon mode de vie idéal.

Ce sujet est d’autant plus d’actualité que la société va être extrêmement chamboulée dans les prochains mois (années ?) par la crise du coronavirus. Dans ces moments, il est important d’être centré, ou recentré. C’est pour ça que je t’invite à des exercices d’introspection réguliers, pour que tu saches où tu en es, ce que tu veux, et que tu t’assures d’être aligné avec ce que tu veux dans ta vie.

 

J'espère avec cet article que tu comprends mieux où je voulais en venir avec ce titre et que tu sauras saisir les opportunités qui peuvent s'offrir à toi dans le contexte assez tragique du coronavirus. Comme le dit un super film très philosophique sur le sens de la vie (tu pourras profiter du confinement pour le (re)voir):

Time not important, only life important

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